L'eau peut aussi chauffer
...et cool. Si environ 300 bâtiments dans le canton de Genève étaient chauffés et refroidis avec l'eau du lac Léman, cela permettrait d'économiser environ 70 000 tonnes d'émissions de CO2 par an.
À Genève, l'accent est mis sur le chauffage urbain - avec des réseaux et des systèmes de plus en plus sophistiqués. La mise en œuvre du dernier projet s'accélère actuellement : GeniLac est un réseau de chauffage urbain de 30 kilomètres qui sera utilisé pour chauffer et refroidir la région avec l'eau du lac Léman. Grâce au principe du chauffage ou du refroidissement urbain, les bâtiments peuvent être chauffés et refroidis sans avoir à brûler de combustibles fossiles. Les systèmes de climatisation et les chaudières à pétrole ou à gaz sont en cours de remplacement et le canton de Genève se rapproche de son objectif de réduire la consommation de combustibles fossiles de 39 % d'ici 2023. Les Services Industriels de Genève (SIG) ont été chargés de planifier et de mettre en œuvre ce projet majeur.
Jusqu'à ce que l'eau retourne dans le lac
Le réseau de pipelines GeniLac forme un circuit fermé. Pour amener l'eau sur son chemin à travers le canton, elle est aspirée à une profondeur de 45 mètres à une température moyenne d'environ 7° C. Un filtre anti-poussière empêche les corps étrangers de pénétrer dans le système de tuyauterie. De là, il est acheminé par canalisation à la station de pompage de Vengeron, sur la rive gauche du lac, juste à l'extérieur du centre-ville. La nouvelle station de pompage nécessaire à cette fin représente à elle seule 100 millions de francs suisses du budget total. L'usine est située à 17 mètres sous terre et est équipée de dix puissantes pompes. De là, l'eau est acheminée dans les foyers et les bâtiments commerciaux par le réseau de canalisations souterraines. Pour boucler le cycle, l'eau est finalement retournée dans le lac Léman. Dans ce domaine, la SIG respecte des règles strictes en matière de qualité et de température de l'eau. Un éventuel changement de température du lac en été est estimé à un maximum de 0,16 degrés.
GeniLac est le plus grand réseau hydrothermal de Genève
Mais le projet n'est pas créé sur du papier blanc. Il y a dix ans, un plus petit réseau hydrothermal a été mis en service, qui refroidit déjà les Nations unies, le CICR et d'autres institutions. Avec GeniLac, le projet Genève-Lac-Nations (GLN) se développe désormais à grande échelle. De cette manière, les ressources existantes peuvent être exploitées et l'expérience acquise augmente le taux de réussite du nouveau projet.
Le projet a été lancé en 2015 et comprend actuellement dix bâtiments reliés au centre ville. Trois kilomètres de lignes ont déjà été posées à ce jour, ce qui représente 10 % de l'ensemble du réseau. Les travaux de construction à terre de la station de pompage de Vengeron ont commencé en février 2019 et devraient être achevés d'ici 2022.
Bâtiment intégré
Afin de minimiser l'impact sur l'environnement et les émissions causées par la pose de 30 kilomètres de pipeline, les travaux de construction de GeniLac sont coordonnés avec d'autres grands projets de construction. À l'aéroport, par exemple, les lignes à haute tension seront de toute façon enterrées dans les prochaines années et une route de desserte autoroutière sera construite. C'est pourquoi les lignes menant à la zone de l'aéroport sont posées en même temps. En outre, les dommages environnementaux causés par la construction de la station de pompage de Vengeron sont compensés par diverses mesures. Pour chaque arbre qui doit être abattu à cause d'un chantier, un nouvel arbre d'une espèce indigène est planté. En outre, une île aux oiseaux et une roselière de 1500 m2 seront créées au bord du lac.
Environ 300 bâtiments reliés à GeniLac
GeniLac alimentera à l'avenir le centre ville et divers quartiers de Genève respectivement en chauffage et en refroidissement urbains. Il est encore difficile d'évaluer aujourd'hui le nombre exact d'immeubles qui seront connectés au réseau, car celui-ci conduira également à la création de nouveaux lotissements qui ne sont pas encore planifiés en détail. En gros, cependant, le SIG suppose qu'il y aura environ 300 bâtiments. Dix bâtiments sont déjà connectés au réseau actuel, dont les locaux du Crédit Suisse, de Swisslife et du Biotech Campus. En termes d'utilisation, il faut distinguer les bâtiments commerciaux ou publics et les ménages privés : Dans le canton de Genève, les systèmes de climatisation ne peuvent être utilisés que dans les locaux commerciaux. La climatisation dans les appartements est interdite.
Toutefois, pour qu'un bâtiment soit connecté au réseau, un certain nombre d'exigences doivent être remplies. En principe, seuls les bâtiments neufs ou rénovés sont compatibles avec GeniLac. Depuis 2010, la législation genevoise oblige ces bâtiments à obtenir au moins un tiers de leur énergie de chauffage à partir de sources renouvelables. Pour chauffer avec GeniLac, le bâtiment doit être équipé d'une pompe à chaleur. Un échangeur de chaleur est nécessaire pour le refroidissement. Pour les clients, cela entraîne certains coûts et l'utilisation d'énergie propre est actuellement, pour la plupart des variantes, encore un peu plus coûteuse que l'énergie fossile.
Opération avec Vitale Bleu
La durabilité du projet ne se limite pas à la production et à l'origine de l'énergie, mais est également prise en compte dans le fonctionnement de la centrale. Six pompes de 700 kW et quatre de 220 kW sont alimentées par de l'électricité produite par SIG à partir d'une énergie 100 % renouvelable, la "Vitale bleue". Afin de garantir une efficacité maximale, les machines fonctionnent également à différents niveaux d'intensité, en fonction des besoins.
Grâce à ces mesures, SIG prévoit que ses clients pourront réduire leurs besoins en électricité jusqu'à 80 % lorsqu'ils produisent du froid et que des économies de CO2 de 80 % seront également possibles lorsqu'ils chauffent. Au total, jusqu'à 70 000 tonnes de CO2 pourront ainsi être économisées d'ici 2035, ce qui correspond aux émissions annuelles de chauffage d'environ 7 000 personnes à Genève. Le canton de Genève s'oriente ainsi vers une société à 2000 watts.
Laura Scheiderer, Communication Modèle énergétique Bund, Polarstern
Des photos : SIG
MODÈLE DE RÔLE DANS LE DOMAINE DE L'ÉNERGIE
De 2006 à 2020, le Conseil fédéral veut augmenter de 25 % l'efficacité énergétique au sein de l'administration fédérale et dans les entreprises proches du niveau fédéral. Les acteurs concernés (dont les entreprises publiques cantonales depuis 2017) planifient et coordonnent certaines de leurs mesures dans le cadre de l'initiative "Modèle énergétique". Son plan d'action comprend 39 mesures conjointes dans trois domaines d'action (bâtiments et énergies renouvelables, mobilité et centres de données et informatique verte), plus une série de mesures spécifiques que chaque acteur définit individuellement. A l'heure actuelle, les acteurs suivants en font partie : La Poste, le domaine des EPF, l'aéroport de Genève, les CFF, les SIG, Skyguide, Suva, Swisscom, le DDPS et l'administration fédérale civile. Dans chaque numéro de la phase 5, Energie-Vorbild présente des idées et des projets sur la manière d'accroître encore l'efficacité énergétique et la part des énergies renouvelables. www.energie-vorbild.admin.ch
Sehr interessantes Projekt! Mich würde zusätzlich der genaue Aufbau des Pumpwerks interessieren. Wird im ganzen System wirklich Seewasser gefördert oder gibt es eine Systemtrennung im Pumpwerk? Denke dieser Punkt ist doch noch sehr wichtig, da er die Kosten bezüglich Materialisierung und auch der Wartung exponentiell beeinflusst. Denke hier sollte der Trend definitiv zur Systemtrennung im Pumpwerk gehen um die Systeme auch langlebig, kostengünstig und wartungsfreundlich zu gestalten.
Ein intelligentes Projekt. Hoffentlich funktioniert es, obwohl die „pompe“ im Bild „Comment ça fonctionne?“ in die falsche Richtung fördert.
Die Wärmepumpen entdeckt nur, wer sich in den Text vertieft, und die sind zentral. Dieses Versteckspiel ist irreführend.