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Géothermie: Le comité de patronage visite le site de forage du projet de Haute-Sorne


Le forage du puits d’exploration dans le cadre du projet de géothermie profonde de Haute-Sorne (JU) a débuté fin mai 2024 à Glovelier. La tête de forage a presque atteint les 2’000m de profondeur selon la planification et elle devrait arriver à la profondeur souhaitée de 4’000 m fin août, début septembre. Les données récoltées permettront de définir la suite de ce projet qui vise à produire de l’électricité grâce à la chaleur contenue dans le sol. Sur demande de la République et Canton du Jura, la Confédération a mis en place un comité de patronage pour observer la gouvernance du projet. Le 18 juin dernier, les membres du comité se sont rendus pour la première fois sur le chantier de Geo Energie Suisse à Glovelier.Pour mener à bien son travail, le comité de patronage reçoit toutes les informations nécessaires de la part des acteurs du projet. L’exploitant, le canton, la CSI, la commune ou encore l’Office fédéral de l’énergie l’informent de manière active afin qu’il puisse évaluer les processus. Le comité, composé de personnalités indépendantes qui assurent le suivi et la surveillance du projet, n’a pas de pouvoir décisionnel. Si un problème dans la procédure est constaté, il peut faire un signalement aux personnes et autorités concernées. Le comité de patronage a aussi la possibilité de demander des expertises externes. Le Conseiller fédéral Albert Rösti a nommé l’ancien Conseiller aux Etats Olivier Français (VD) président de ce comité qui se compose aussi de Pauline Godat, vice-présidente et députée au Parlement jurassien, de Christian Bréthaut, professeur en hydropolitiques à l’Université de Genève et représentant la société civile, ainsi que de Guy Bonvin, du Secrétariat d’État à l’économie en tant que représentant de la Confédération. La visite du chantier du 18 juin dernier a permis à ces experts de se rendre compte sur place du déroulement des travaux et éclaircir les premières questions directement sur le terrain. Entretien avec le président du comité de patronage.

Energeiaplus: Olivier Français, quel est le bilan de votre visite du chantier?
Olivier Français: Avec mes collègues du comité, nous avons beaucoup apprécié la visite. Les exploitants ont pu répondre à toutes nos questions et interrogations. En tant que professionnel de ces grands chantiers, je trouve que celui-ci est bien tenu. Cela donne une assurance dans la qualité des travaux qui ont été effectués. Nous avons aussi appris qu’ils utilisaient des outils de forage relativement performants et novateurs qui avaient déjà été testés sur un autre projet aux Etats-Unis. Nous nous réjouissons de voir que le promoteur ose entreprendre, avec de nouvelles technologies. Ce qui aura sans aucun doute un impact positif sur la durée du chantier et l’environnement immédiat de la plateforme, en particulier les gens qui habitent à proximité du site. En diminuant la durée des opérations, on diminue aussi les nuisances, en particulier nocturne, de ce type de travaux qui ont lieu 24h/24h pour des raisons de sécurité des opérations.

Comment voyez-vous le rôle du comité de patronage?
Nous avons une mission très claire qui nous est donnée par le Conseil Fédéral, s’assurer de la bonne gouvernance du projet. Nous devons veiller à ce que les exigences du canton, notamment celles du permis de construire, de la commune et de la Confédération soient respectées. Cela touche premièrement les normes environnementales et la problématique de leur suivi ainsi que la protection des eaux de surface et souterraines et, deuxième point important, le suivi des évènements sismiques qui pourrait éventuellement être induits par le projet dans sa deuxième phase. Aujourd’hui, le projet est dans une phase de reconnaissance, ce qui est classique dans le domaine et peu risqué en termes de séismes, et comme nous atteignons une roche métamorphique assez peu reconnue sur notre territoire. L’anticipation des mesures sismiques durant cette phase de forage est appréciée. Il y a un intérêt scientifique important et on espère que les réponses qui seront données répondront aux besoins de l’équipe technique du projet pour la planification de la suite.

Quelle sera votre tâche en tant que président du comité de patronage?
Mon rôle, c’est d’animer un comité de personnalités compétentes pas nécessairement dans le domaine de la géothermie mais dans la gouvernance de grands projets. Nous devons nous assurer que la gouvernance en place est respectée et conforme aux besoins. Notre rôle est de poser les bonnes questions en particulier aux promoteurs et aussi aux autorités cantonales qui ont la responsabilité d’apprécier les documents techniques qui doivent être fournis dans le cadre légal qui entoure ce projet.

Le comité se compose de quatre personnes de différents horizons, c’est un avantage?
Il est important quand on veille à la gouvernance que les gens viennent d’horizons différents, car nous avons chacun notre histoire et notre environnement quotidien plus particulièrement professionnel. Et c’est par cette diversité que nous pensons et espérerons poser les bonnes questions pour compléter celles que nous aurions posés si nous étions tout seul.

Voilà six mois que le comité est au travail. Qu’avez-vous déjà entrepris?
Jusqu’à présent c’était un travail basique de mise en place du comité et des responsabilités de chacun. C’est suite à la visite que nous avons fait cette semaine que nous sommes rentrés dans le vif du sujet dans lequel nous allons apprécier des documents techniques, parmi eux ceux qui ont été transmis aux autorités afin de s’assurer s’ils sont conformes aux exigences et aux attentes du canton, de la commune ou de la Confédération.

A quel rythme comptez-vous travailler sur le dossier?
Nous avons décidé de nous retrouver sur un rythme de deux à quatre fois par année, car nous ne sommes pas dans le cadre d’une évaluation quotidienne. L’avancée des travaux définira en partie le rythme. Sur le court terme, il s’agit de l’évolution du forage de reconnaissance et l’appréciation du travail des experts. Ensuite, il faudra voir quelle suite sera donnée au projet sur la base de ces analyses.

Fabien Lüthi, communication OFEN
Image: OFEN, de gauche à droite, Pauline Godat, Guy Bonvin, Olivier Français et Christian Bréthaut

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