Comment la faune réagit-elle aux éoliennes ?

Les effets des éoliennes sur les oiseaux et les chauves-souris font l'objet d'études et de controverses depuis un certain temps. Mais comment les animaux sauvages vivant au sol réagissent-ils aux éoliennes ? Est-ce qu'ils fuient les rotors rotatifs ? Reconnaissent-ils que les installations ne présentent aucun danger ?

Expériences positives avec les animaux de ferme
Jusqu'à présent, l'expérience a montré que les ongulés - en particulier les animaux qui se trouvent constamment à proximité d'éoliennes - s'habituent aux systèmes. C'est ce que confirme un agriculteur vivant sur le mont Crosin, qui élève à la fois des vaches et des chevaux.

https://youtu.be/P6ZRMKGEpsk

Des études sur les troupeaux de rennes migrateurs en Scandinavie ou Wapitis en Amérique du Nord montrent des résultats similaires.

En Suisse, la question se pose de la compatibilité des éoliennes avec les animaux sauvages, en particulier en relation avec les corridors et les passages de faune sauvage : comment se comportent les espèces migratrices saisonnières pour lesquelles des ponts spéciaux sont construits pour traverser les autoroutes et les voies ferrées lorsque des éoliennes sont en service à proximité ?

Observation nocturne du cerf rouge dans la région du WEA Haldenstein
Afin d'obtenir une première évaluation de ces questions, la zone autour du WEA Haldenstein (Vestas V112 avec une puissance de 3 mégawatts), en service depuis mars 2013, a été observée pendant deux nuits en janvier 2017. Cette zone est utilisée intensivement par les cerfs rouges depuis des années en hiver. Le reste de l'année que les animaux passent dans la région Calanda-Taminatal.

La zone d'étude se situe dans la zone du corridor faunique suprarégional GR02, qui relie les deux côtés de la vallée du Rhin. Pour assurer cette liaison, un pont faunique de 50 mètres de large sur l'autoroute A13 et sur les voies des CFF et du RhB a été achevé à l'automne 2017. En hiver 2012/13, une meute de loups était régulièrement présente dans cette zone.

Afin de pouvoir observer la réaction du cerf rouge au fonctionnement de l'éolienne, l'installation a d'abord été éteinte pendant les deux nuits et n'a été allumée que pendant la période d'observation. Huit cerfs rouges au pâturage et un certain nombre de cerfs ont pu être observés chaque nuit. Certains animaux étaient à 700 à 800 mètres de l'éolienne, d'autres seulement 350 à 400 mètres.

Résultat
Les observations ne permettent que des déclarations qualitatives sur le comportement des cerfs rouges dans la zone du WEA Haldenstein. Le fait que le cerf observé est resté à proximité des éoliennes sans signes de perturbation reconnaissables suggère que les règles de distance spécifiées dans le concept d'énergie éolienne (jusqu'à 300 mètres de zone d'exclusion de base, 300 à 500 mètres de zone réservée) ont un sens dans la planification des éoliennes.

Un rapport allemand résumant les observations est disponible en français.

Markus Geissmann, spécialiste de l'énergie éolienne, OFEN