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Dimension collective et neutralité carbone

Le passage vers des sources énergétiques durables et la diminution de notre consommation de CO2 dans le bâtiment dépendent d’un enjeu social. C’est ce qu’Energeiaplus a essayé de comprendre à travers une étude réalisée par les spécialistes d’Enoki. Explication.

L’étude “La dimension sociale de la transition énergétique. Exploration du cas de l’immobilier de rendement”* a été réalisée dans le courant de l’année 2025. Elle se concentre sur le segment des logements locatifs, dans la mesure où 61% des ménages suisses sont locataires de leur logement. Elle est exploratoire et vise à identifier des pistes d’actions. Ces actions devront par la suite faire l’objet de développement complémentaire, voire d’expérimentation, pour prouver leur faisabilité et impact. Volontairement prospective, l’étude a également comme objectif de réfléchir au futur.

On peut y lire que la transition énergétique et climatique du secteur immobilier en Suisse — surtout dans les logements locatifs — dépend fortement de la dimension sociale, c’est-à-dire de l’implication et de l’adhésion des habitants.

 

Obstacles et défis 

Aujourd’hui, malgré des objectifs ambitieux fixés par la Confédération, plusieurs obstacles freinent les progrès :

  • peu de rénovations de bâtiments,
  • des projets de densification difficiles à mettre en place,
  • une surface de logement par personne qui continue d’augmenter (ce qui annule une partie des gains énergétiques),
  • un manque de logements dans certaines villes.

Pour surmonter ces défis, l’étude insiste sur l’importance de faire participer la population. La transition énergétique doit être vue comme un projet collectif. Cela implique de comprendre ce qui influence nos comportements et nos modes de vie : le cadre bâti, l’organisation de la société, l’information, la formation, ou encore la capacité des individus à agir.

 

Les immeubles locatifs, un bon potentiel   

Les immeubles locatifs appartenant à des institutions (coopératives, fondations, entreprises, etc.) représentent une opportunité importante : ce sont souvent de grands ensembles où de nombreuses personnes vivent, et les propriétaires institutionnels peuvent appliquer des solutions à grande échelle.

Pour agir efficacement sur ce type de bâtiments, trois thèmes doivent être pensés ensemble : la densification, l’énergie et la coopération entre acteurs.

Grâce à des entretiens et à l’analyse de cas concrets, l’étude propose 18 pistes d’action pour renforcer l’aspect social dans la transition énergétique de l’immobilier. Ce sont des idées encore exploratoires, qui devront être discutées avec les acteurs concernés et peut-être testées d’abord à petite échelle pour vérifier leur efficacité.

Ces idées peuvent être regroupées en trois catégories :

  1. Créer ou adapter des règlements,
  2. Développer de nouveaux outils,
  3. Ajouter de nouveaux critères sociaux dans les certifications durables liées à l’immobilier et à la construction.

Elles s’appliquent à différents niveaux : quartier, commune, agglomération, canton, Confédération.

En conclusion, le message est simple : prendre en compte le social — le bien-être, la qualité de vie, la participation des habitants — est indispensable pour réussir la transition énergétique et atteindre les objectifs climatiques de la Suisse.

 

Sandrine Klötzli, Communication, OFEN

Image: © Enoki sàrl 

*L’étude est disponible seulement en français. Le résumé est disponible en français, allemand ainsi qu’en italien. 

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